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Novembre 2004.
Après un long silence, je trouve enfin un peu de ce précieux temps pour m'adresser à vous.

Un bilan s'impose donc.
La parution de " Maléfices " a été un passage important de ma jeune vie d'auteur. Clore la trilogie avec laquelle j'ai tout commencé… J'ai eu l'occasion de beaucoup voyager ces derniers mois, de rencontrer beaucoup de monde, lectrices, lecteurs, autant de vies qui, d'une certaine manière viendront enrichir mes prochaines histoires. Autant de témoignages, d'avis… Ces mois ont été riches, humainement très riche, grâce à vous.

Et il y a l'écriture.
Comme une bête mystérieuse. Elle dort en vous lorsque vous ne la sollicitez pas ; elle ronfle et chavire sur le flanc, ébranlant sans arrêt son porteur. Et elle rêve… Au feu qu'elle déversera une fois éveillée.

Je n'ai pas pu écrire comme (autant que) je l'aurai souhaité pendant les premiers mois de l'année, j'ai préparé le prochain roman, accumulant la documentation, réfléchissant à la structure la plus adaptée. Et pendant ce temps, la bête de l'écriture grandissait.

Ce roman auquel je m'attelais se situe en grande partie en France pour ensuite nous faire voyager en Europe. A titre indicatif, le titre provisoire (qui ne sera assurément pas son titre définitif, juste un titre pour s'y retrouver parmi la pile de manuscrit) était : Cortex Occultus, cela devrait déjà vous mettre dans l'atmosphère... A mesure que j'y travaillais, je me suis rendu compte que l'idée de base - assez singulière - demandait un maximum de recherches et qu'en l'état des choses, je n'avais pas assez d'un an pour les effectuer et écrire le livre.
Je pouvais faire avec ce que j'avais déjà mais c'était se priver de constations incroyables (pas le temps de rassembler les preuves nécessaires pour crédibiliser le récit.), une perte sèche pour la force de l'intrigue.
Pendant ce temps, il m'arrivait régulièrement de rédiger quelques notes dans un carnet destiné au livre suivant (j'aime avoir au moins deux ou trois romans d'avance en tête), tout en archivant des documents sur les thèmes propres à cette histoire.

Je me souviens d'un voyage en avion, ou j'observais le ciel par le hublot, en me posant la question de savoir ce qu'il fallait faire. Je ne pouvais pas me contenter de ce que j'avais déjà et tenter d'écrire une " bonne " histoire alors que je savais avoir la matière pour faire de Cortex Occultus quelque chose de vraiment particulier si je prenais davantage de temps pour cela. D'un autre côté, cela impliquait de ne pas tenir mon engagement vis-à-vis de mon lectorat, ne pas publier un nouveau livre en 2005.
Un livre tous les ans. Voilà ce que j'avais dit. Et dès mon quatrième, j'étais en passe de ne pas tenir mon engagement.
La bête de l'écriture commençait à ouvrir les yeux, menaçante.

La décision s'est prise dans ce même avion. En un instant, un peu comme dans les romans.

J'ai sorti le carnet de note qui ne me quitte jamais et j'ai relu ce que j'avais sur mes projets à venir. J'ai jaugé de la faisabilité d'un tel changement en plein milieu d'année.
Et j'ai tranché.
Pendant l'heure suivante, j'ai noirci des pages et des pages d'idées, et encore, je ne me suis arrêté que parce que l'hôtesse insistait gentiment pour que je " relève ma tablette en vue de l'atterrissage imminent ".

Je venais d'intervertir mes projets, j'allais écrire le roman que j'avais prévu pour l'année suivante. La documentation était en cours, j'avais une vision dégagée de l'intrigue, avec beaucoup de travail, je pouvais le faire sans que la qualité en pâtisse à cause du délai serré.

Et plus vital pour moi : la bête allait être servie sans plus attendre, j'allais la laisser s'étirer en moi, reprendre sa respiration normale et… vivre.
Le monstre de l'écriture.

J'imagine qu'à présent, certain(e)s d'entre vous se disent qu'il est bien gentil ce Chattam à nous raconter sa vie, mais qu'on aimerait plutôt en savoir un peu plus sur ce fameux nouveau roman…

Soit.

Il s'agît d'un thriller. Jusque là, pas vraiment un scoop.
Mais plutôt que de vous raconter le début de l'histoire, nous allons procéder avec ludisme, par des associations de thèmes, d'ambiances… Je vais vous donner une petite liste de mots ou de courtes phrases qui sont en rapport direct avec ce prochain livre ; ça sera bien plus amusant qu'un résumé trop court…
Vous êtes prêt(e) ? Allons-y :

" Paris, hiver 2005.
Une femme obligée de fuir la capitale.
Une menace qui plane…
Le Mont Saint-Michel.
Une communauté religieuse.
L'isolement.
La brume.
Et…
Le Caire… 1928.
Des crimes impossibles.
Et enfin, quelque part dans la nuit bouillante, sous l'ombre des minarets : un chien errant entre dans une allée… Il s'immobilise. Sa terreur est telle qu'il urine sur lui-même tandis que quelque chose bouge tout au fond de l'impasse, au-dessus d'un corps inerte. "

Voilà pour le début de ce roman. J'espère que votre imaginaire a tourné à plein régime. Personnellement, je prends un plaisir fou à ficeler cette incroyable histoire… Parution prévue en avril 2005.

Je précise de suite qu'il ne s'agira pas d'une " série " mais d'un livre unique, pas de personnage récurent. Pas de Joshua Brolin ni d'Annabel O'Donnel dans cette histoire, désolé.
Rien que du neuf. Et des frissons, je l'espère.

Certain(e)s ne manqueront pas de m'envoyer du courrier pour me demander le titre de ce prochain roman. Je suis désolé mais il n'en a pas encore. Un peu comme un enfant, on prend son temps pour choisir son nom, on attend le dernier moment, de le voir entier, pour se décider. Pour l'heure, je travaille sur des manuscrits aux noms aussi sibyllins que Misr ou Ghûl, mais rien d'assez percutant pour devenir le titre définitif…

Parallèlement à cela, je suis sur un autre projet, déjà bien avancé :

Si je vous dis… bande dessinée ?

Car je suis fier de vous annoncer qu'au moment même ou vous lisez ces lignes, quelque part dans un sous-sol grouillant, un dessinateur enchaîné dans son cachot est en train de créer, les mains en sang, le regard fiévreux par la malnutrition que je lui impose…

Bientôt, le Mal aura un visage…

Vous l'aurez compris, je prépare une adaptation en bande dessinée de la trilogie du Mal. Où plutôt : je supervise ; parce qu'il faut bien avouer que l'essentiel du travail est accompli par mon nouveau camarade de (sé)vices artistiques… Vous pourrez passer par " Le Labo " avant de partir, et contempler quelques planches pour vous faire une idée… Je m'épancherai plus longuement sur le sujet lorsque le premier tome sera presque achevé, pour vous raconter la genèse de cette collaboration, d'ici là, un peu de patience.

En parallèle, je travaille également sur un scénario original pour le cinéma (plus d'information à ce sujet lorsque cela deviendra " officiel "), et j'assure la promotion de la trilogie qui commence à sortir à l'étranger.
Pour toute ces raisons, je ne réponds que très rarement au courrier (courriel) que je reçois, ça n'est pas l'envie qui manque pourtant. Mais soyez assurés que je lis tout. C'est le moins que je puisse faire. Et à défaut de pouvoir tous vous garantir une réponse, je voulais vous dire que j'assimile vos mots. Il fait bon d'être lu, j'en sais quelque chose.

A ce sujet, je tiens à vous remercier pour le Livre d'Or.

J'avais pensé y voir quelques commentaires de temps à autre, au lieu de quoi je découvre d'incroyables messages d'encouragements, régulièrement. Merci à vous.

En parlant de son travail, Stephen King a dit un jour : " On écrit pour un lecteur type ". Personnellement, je le fais avec un peu de vous tous en tête, pas pour une personne, pour tout le monde, et à ce moment précis, c'est vous qui me faites rêver.

A bientôt, d'ici là je vous souhaite de bonnes lectures…