Voici un florilège des questions qui reviennent le plus souvent… avec leurs réponses bien entendu !
Où est-ce Edgecombe d’où vous signez vos romans ?
À l’origine, Edgecombe c’est le nom de la ville où se situe mon roman « Le 5éme Règne ». C’est une transposition imaginaire de la petite ville où j’ai grandi. J’ai choisi le nom Edgecombe en hommage au personnage de « La ligne verte » de Stephen King, une histoire que j’aime beaucoup.
Depuis, Edgecombe est devenue mon havre d’imaginaire, mon lieu de création.
C’est mon chez moi, mon territoire de jeux.
Et du coup, c’est devenu le nom de ma maison…
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Monday, 13 December 2010
FAQ !
Quelle est la journée type de Maxime Chattam lorsqu’il écrit ?
En période d’écriture normale, je me mets devant mon bureau entre 8h et 9h selon les jours. J’écris jusqu’à 13h environ. J’aime faire une longue pause le midi pour souffler un peu. Après le déjeuner, je bouquine un essai, je réfléchis aux prochains romans, je fais un tour avec les chiens et/ou je regarde un film. Les films sont une bonne pause, ils permettent de passer à autre chose, se vider un peu la tête, tout en restant concentré sur une forme de création. Ainsi, quand je reprends le boulot ensuite, je suis toujours en mode « création ». Je reprends le travail en milieu d’après-midi jusqu’au soir, 19h ou 20h, parfois un peu plus tard.
Je tiens ce rythme toute la semaine, et le week-end je l’allège un peu, mais je m’efforce d’écrire sept jours sur sept si possible.
Ensuite, au fur et à mesure que le livre progresse, le rythme s’intensifie, j’écris plus tôt le matin et plus tard le soir. Sans distinction de week-end ou semaine. Sur la fin, c’est entre dix et douze heures d’écriture, parfois plus, avec le recul j’ai l’impression d’être dans une sorte de transe. À vrai dire, ce doit être davantage une forme d’obsession.
Mais ce rythme est adapté selon les jours, l’inspiration, selon mes besoins. Il m’arrive parfois de me lever vers 4h du matin, car l’écriture au petit matin est très différente. De même, je me remets parfois à travailler vers 22h jusqu’au milieu de la nuit, pour d’autres sensations, ou tout simplement parce que j’en ressens le besoin. L’écriture a son propre rythme, j’essaye de l’écouter.
Et chez moi, ce rythme ressemble à une chanson de Death Metal !
Comment faites-vous pour écrire autant de livre en peu de temps ?
C’est en fait très simple : c’est mon métier !
Entendons-nous bien : je n’ai que ça à faire de mes journées, de ma vie !
Alors c’est beaucoup plus simple, je peux y consacrer une cinquantaine d’heures, parfois le double, par semaine ! Faites le calcul, en cinq mois j’ai passé environ 1300 heures au moins sur mon roman !
De plus, lorsque j’ai un peu de temps libre, le midi ou le soir, pour sortir de mon récit, je songe aux suivants. Je lis des revues spécialisées ou des essais sur des sujets qui pourraient me servir, je me promène sur Internet, je regarde des documentaires, bref, je m’ouvre au monde pour absorber de l’information. Et dès que quelque chose me vient, je prends des notes.
Un romancier est une personne dont l’esprit est perpétuellement en mode « recherche ». D’une phrase pendant un dîner entre amis, son esprit peut partir dans des directions parfois farfelues, et déboucher sur une idée intéressante.
Ensuite, de temps en temps, je fais le point sur toutes mes notes, je fais du tri, j’écarte les fausses bonnes idées, je retravaille celles qui paraissent meilleures, et des histoires se dessinent ainsi, peu à peu. Cela permet d’en avoir toujours quelques unes d’avance !
Avez-vous peur de la page blanche ?
Non, pas vraiment ! Plutôt le contraire : ne pas avoir le temps de développer toutes mes idées, d’écrire toutes les histoires qui m’intéressent, et d’ainsi explorer les directions qui me passionnent.
J’ai en moyenne 4 à 10 projets en tête, donc pas de quoi paniquer pour l’inspiration.
Et comme chaque roman que j’écris me donne l’idée d’un ou deux autres au moins…
D’où vous viennent toutes ces idées ?
D’un monde parallèle auquel ont accès les romanciers, scénaristes, poètes et autres troubadours de l’imaginaire !
En fait je n’en sais rien. Tout petit j’avais déjà beaucoup d’imagination. Petit j’étais souvent seul, je suppose que cela m’a incité à créer mes propres univers pour m’amuser…
Quoiqu’il en soit, je crois que l’inspiration est aussi une dynamique. Plus vous imaginez, plus vous chercher à inventer des histoires, et plus votre cerveau prend cet effort comme un réflexe.
À force, cela devient une habitude, comme un muscle qu’on travaille encore et toujours pour l’améliorer, lui donner de la souplesse, de la force, de la forme.
Avez-vous d’autres projets que des romans ?
Oui, beaucoup. Séries télé, scénarii pour le cinéma, romans fantastiques (hommage à Stephen King, Ze maître !), romans et contes pour enfants, pièces de théâtre, bref, énormément d’envies, d’idées, mais pas (encore) le temps.
Pour l’heure ma priorité est à mes romans.
C’est là que j’ai toute la liberté que j’aime. J’ai entamé une réflexion à travers mes romans, et je souhaite la poursuivre jusqu’au bout avant de commencer autre chose, que ce soit au niveau de mes thrillers ou d’Autre-Monde.
Pourquoi écrivez-vous des thrillers ?
Pour mieux nous comprendre.
Pour me rassurer probablement.
L’homme a peur de ce qu’il ne connaît pas. Notre part d’ombre est mon terrain d’exploration.
Je descends dans nos « abysses » comme disait Nietzsche, pour les scruter, et j’en remonte avec des idées pour mes romans, un moyen de mieux nous connaître. Je cartographie nos ténèbres personnelles, moins pour me confronter à mes propres limites que pour mieux appréhender ce que nous sommes, pleinement, tout au fond. Cela me rassure que de sillonner cette part de nous, sur laquelle nous nous construisons aussi.
Notre civilisation est le reflet de nos êtres, elle se bâtie tout autant sur ce que nous sommes consciemment qu’inconsciemment. J’aime ces histoires qui nous permettent de mieux discerner la part inconsciente, qui nous ouvre des perspectives nouvelles sur ce que nous sommes, qui explique les déséquilibres de notre monde.
J’ignore si cela me permettra de mieux vivre à terme, mais à coup sûr cela me rassure.
Le thriller est un prétexte pour cette exploration. Et sous couvert de divertissement policier, j’aime entraîner mon lecteur dans mes réflexions.
Au fond, c’est cela qui explique un certain succès, je pense.
Nous nous retrouvons dans cette quête, à travers le plaisir d’une intrigue qui titille notre curiosité, nous descendons dans nos abysses personnelles, pour les sonder, pour apprendre à les connaître, il y a là dedans, dans ce jeu à se faire peur, quelque chose de rassurant. Cette lumière que l’on vient braquer sur une part d’ombre qu’on devine en temps normal, mais que cette fois nous venons confronter avec nos fantasmes, nos pulsions, notre voyeurisme…etc.
Lire un bon thriller, c’est une exploration. Le roman est votre navire, votre inconscient est votre océan, et votre part d’ombre : votre terre à découvrir.
Ainsi, chacun de mes romans appelle le suivant. Dans la thématique, dans la réflexion autour de cette exploration… Si chaque histoire est différente, si je passe d’une trilogie à un cycle puis à un roman seul, peu importe, c’est le récit ou un thème sous jacent qui dicte cet assemblage, mais derrière tout cela, existe une dimension globalisante, une réflexion générique dont chaque cycle n’est qu’une ramification.
Et puis, il faut le dire, la structure narrative du thriller est un vrai délice pour le romancier. Complexe, ne souffrant aucune approximation, un mauvais équilibre et c’est un roman raté, le thriller, pour peu qu’on le prenne au sérieux, exige qu’on recommence à chaque fois tout le travail accompli précédemment. Chaque histoire demande sa structure, vous ne pouvez calquer la précédente à la nouvelle sans obtenir un ressassé indigne.
Ainsi, il y a une exigence de remise en question à chaque roman qui n’autorise pas la routine. J’aime ce nouveau défi que représente un nouveau roman. J’ai à chaque fois l’impression de faire quelque chose de différent, de nouveau, même si thématiquement je poursuis le travail commencé dans le ou les romans précédents.
Et cela, pour un romancier, c’est un pur bonheur, parfois un peu angoissant, mais sans le piquant du stress, peut-on donner vie à une bonne histoire ?
Combien de temps mettez-vous pour écrire un roman ?
La période de préparation/documentation est impossible à quantifier. Elle s’opère pendant plusieurs années, pendant que j’écris d’autres romans, le midi, le soir, dès que j’ai un peu de temps, je lis, je prends des notes, je réfléchis à telle ou telle histoire, je la fais mûrir… Et plus le temps passe, plus je sens que tel ou tel projet est prêt. Ainsi, lorsque je me consacre à plein temps à un nouveau roman, son histoire et les raisons qui me poussent à l’écrire sont déjà disséquées et maturées.
Commence alors une période de documentation dans le détail. Je reprends toutes mes notes, mes essais et articles sur le ou les sujets qui m’intéressent et j’entre pleinement dans mon récit. Je voyage sur les lieux si nécessaire, je fouille ma documentation, je l’absorbe, et peu à peu, le plan du roman se dessine, tout comme les personnages.
Souvent le plus difficile est de trouver les lieux qui serviront au mieux l’intrigue, mais avec un peu de patience et de curiosité, ça vient toujours.
Cette étape prend en général un à deux mois.
Puis l’écriture même prend quatre à cinq mois. En tout et pour tout, je consacre environ sept à huit mois sur un thriller une fois que j’ai décidé de m’y consacrer pleinement.
Sur une année type, cela me laisse environ quatre mois de libre… pour écrire Autre-Monde !
Pourquoi avoir écrit Autre-Monde, série fantastique grand public, au milieu de vos thrillers pour adultes ?
Parce que j’en avais besoin.
J’ai découvert la lecture avec des romans de ce genre : Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, le Cycle de Tschaï de Jack Vance, Mark Twain, Jules Vernes, King…etc. C’est aussi à cause ou grâce à ces auteurs que j’ai eu envie d’écrire à mon tour lorsque j’étais adolescent.
Il me semblait naturel qu’un jour je revienne à cette forme de littérature, en tant qu’auteur. Cela me trottait dans le crâne depuis un moment déjà, mais je m’interdisais d’y travailler. Je voulais d’abord finir ma réflexion avec mes thrillers. Après un moment, j’ai réalisé que cette réflexion allait me prendre encore un bon moment.
Et mon désir d’écrire des histoires d’aventure me taraudait encore et encore.
Depuis que j’ai dix-sept ans, je prépare une saga d’Héroïc-fantasy très adulte, plutôt sombre. Je prends des notes, je dessine des cartes, je retravaille la chronologie… A la fac, j’avais même débuté une formation de cartographie et de géologie pour me permettre de créer mon monde avec un maximum de cohérence ! Dix sept ans plus tard, je ne suis toujours pas prêt pour cette fresque monstrueuse. Je crois que c’est un caprice, mais il est tellement fort que j’y viendrai un jour, même si je sais que le style très descriptif risquera de ne pas plaire à beaucoup… Ce sera mon œuvre de référence, mon rêve d’écrivain.
Du coup, lorsque le désir d’écrire un roman d’aventure est devenu trop présent pour que je puisse l’ignorer, j’ai repensé à cette fresque. N’étant pas prêt pour la rédiger, j’ai décidé d’en reprendre un bout que j’avais laissé tombé faute de cohérence avec l’histoire principale : l’idée d’un affrontement entre adultes et enfants.
Rien ne m’obligeait à une écriture lente et rébarbative, non plus à la situer dans un monde imaginaire si fouillé qu’il en deviendrait crédible, je pouvais très bien la placer sur notre planète !
Autre-Monde est né ainsi, progressivement, entre deux thrillers.
J’ai rédigé les plans de ce qui devait être une trilogie.
L’année suivante, entre deux autres thrillers, j’ai écrit le tome 1. C’est au cours de sa rédaction, que j’ai compris que je ne pouvais tout faire en trois volumes. Trop d’informations, trop d’histoires, trop complexe. Surtout qu’au tout départ je pensais écrire des livres pour enfants ! Après cent pages, j’ai compris qu’il n’en était rien, j’écrivais pour tout le monde. Le jeune rêvant à un monde imaginaire, ou l’adulte ayant conservé une part d’enfant en lui, tout autant que pour celui qui rêvait de replonger dans son adolescence.
J’ai donc retiré une bonne partie des informations et péripéties du tome 1 pour ne garder que l’essentiel : la présentation de cet Autre-Monde. Et en redécoupant la saga, en redéfinissant ce qui devait être dans chaque tome, c’est ainsi que la trilogie est devenu une heptalogie (7 tomes).
Depuis, entre deux thrillers, je me prends quelques mois (en général quatre) pour écrire un nouveau tome. Tout étant déjà scénarisé dans le détail, c’est assez rapide à faire ! D’autant qu’il n’y a aucune documentation lourde à gérer, contrairement aux thrillers, ce n’est que de l’imagination !
Autre-Monde, c’est un peu ma récréation, un moyen de retourner aux sources, de m’amuser, de créer sans contrainte.
Bien que ce soit un bonheur énorme que de les écrire, je ne pourrais pas faire que cela, j’ai aussi besoin des thrillers, c’est un autre travail, et cet ensemble, aujourd’hui, m’équilibre.
Vos livres vont-ils être adaptés au cinéma ?
Pas pour l’heure.
Les droits cinéma de mes romans sont libres, donc cela signifie qu’aucun film n’est en projet.
Mon travail consiste à écrire des romans, je ne suis pas agent, je n’ai donc pas le temps ni le talent pour démarcher les producteurs. A vrai dire, je les crois (je les espère) assez alertes pour s’intéresser d’eux-mêmes aux livres qui sortent. Donc s’il n’y a jamais eu de discussions concrètes c’est que mes romans ne sont pas intéressants pour eux, en tout cas pour l’heure.
La vie, les modes, tout cela évolue, donc peut-être qu’un jour ce sera le cas. Nous verrons bien.
À chacun son métier !
Peut-on vous envoyer un manuscrit pour avoir votre avis ?
Hélas non.
Pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, je n’ai pas beaucoup de temps libre, je risque de le perdre dans un coin de mon bureau et de retomber dessus un an plus tard, entre deux romans rédigés, et ce sera un peu tard pour vous !
De plus, si j'accepte pour l'un, pourquoi pas pour l'autre, et ainsi je vais vite crouler sous les textes… Si bien qu'il me sera impossible de m'y intéresser convenablement à moins d'y consacrer tout mon temps, donc devenir éditeur et non plus auteur !
Mais surtout, pour des questions de droit d’auteur ! En effet, imaginez que je lise un de vos manuscrits, et que trois ans plus tard j’écrive une scène qui me serait inconsciemment inspirée par l’une de vos pages, vous seriez en droit de m’en vouloir, même si c’est involontaire de ma part !
Donc je ne peux accepter ni nouvelle ni roman sous forme de manuscrit, je vous en présente toutes mes excuses.
Peut-on vous écrire ?
Vous pouvez m’écrire à l’adresse ci-dessous :
Albin Michel
À l’attention de Maxime Chattam
22 rue Huyghens.
75014 Paris
France.
N’oubliez pas d’y joindre une enveloppe pré-timbrée avec (surtout votre propre adresse, si c’est pour un marque page dédicacé ou toute autre demande de ce type. Sans votre adresse, je ne peux vous répondre !
Existe-t-il un espace sur Internet où vous vous rendez souvent pour qu’on puisse discuter avec vous ?
Oui. Sur le site des « Chattamistes ».
Je viens dès que possible pour lire sur le forum ce qui s’écrit et je réponds autant que possible aux questions qui me concernent.
Sinon sur Twitter ou vous êtes sûr de me joindre en général rapidement, et Facebook (cliquez sur l'onglet CONTACTS à droite pour tous les détails.)
En période d’écriture normale, je me mets devant mon bureau entre 8h et 9h selon les jours. J’écris jusqu’à 13h environ. J’aime faire une longue pause le midi pour souffler un peu. Après le déjeuner, je bouquine un essai, je réfléchis aux prochains romans, je fais un tour avec les chiens et/ou je regarde un film. Les films sont une bonne pause, ils permettent de passer à autre chose, se vider un peu la tête, tout en restant concentré sur une forme de création. Ainsi, quand je reprends le boulot ensuite, je suis toujours en mode « création ». Je reprends le travail en milieu d’après-midi jusqu’au soir, 19h ou 20h, parfois un peu plus tard.
Je tiens ce rythme toute la semaine, et le week-end je l’allège un peu, mais je m’efforce d’écrire sept jours sur sept si possible.
Ensuite, au fur et à mesure que le livre progresse, le rythme s’intensifie, j’écris plus tôt le matin et plus tard le soir. Sans distinction de week-end ou semaine. Sur la fin, c’est entre dix et douze heures d’écriture, parfois plus, avec le recul j’ai l’impression d’être dans une sorte de transe. À vrai dire, ce doit être davantage une forme d’obsession.
Mais ce rythme est adapté selon les jours, l’inspiration, selon mes besoins. Il m’arrive parfois de me lever vers 4h du matin, car l’écriture au petit matin est très différente. De même, je me remets parfois à travailler vers 22h jusqu’au milieu de la nuit, pour d’autres sensations, ou tout simplement parce que j’en ressens le besoin. L’écriture a son propre rythme, j’essaye de l’écouter.
Et chez moi, ce rythme ressemble à une chanson de Death Metal !
Comment faites-vous pour écrire autant de livre en peu de temps ?
C’est en fait très simple : c’est mon métier !
Entendons-nous bien : je n’ai que ça à faire de mes journées, de ma vie !
Alors c’est beaucoup plus simple, je peux y consacrer une cinquantaine d’heures, parfois le double, par semaine ! Faites le calcul, en cinq mois j’ai passé environ 1300 heures au moins sur mon roman !
De plus, lorsque j’ai un peu de temps libre, le midi ou le soir, pour sortir de mon récit, je songe aux suivants. Je lis des revues spécialisées ou des essais sur des sujets qui pourraient me servir, je me promène sur Internet, je regarde des documentaires, bref, je m’ouvre au monde pour absorber de l’information. Et dès que quelque chose me vient, je prends des notes.
Un romancier est une personne dont l’esprit est perpétuellement en mode « recherche ». D’une phrase pendant un dîner entre amis, son esprit peut partir dans des directions parfois farfelues, et déboucher sur une idée intéressante.
Ensuite, de temps en temps, je fais le point sur toutes mes notes, je fais du tri, j’écarte les fausses bonnes idées, je retravaille celles qui paraissent meilleures, et des histoires se dessinent ainsi, peu à peu. Cela permet d’en avoir toujours quelques unes d’avance !
Avez-vous peur de la page blanche ?
Non, pas vraiment ! Plutôt le contraire : ne pas avoir le temps de développer toutes mes idées, d’écrire toutes les histoires qui m’intéressent, et d’ainsi explorer les directions qui me passionnent.
J’ai en moyenne 4 à 10 projets en tête, donc pas de quoi paniquer pour l’inspiration.
Et comme chaque roman que j’écris me donne l’idée d’un ou deux autres au moins…
D’où vous viennent toutes ces idées ?
D’un monde parallèle auquel ont accès les romanciers, scénaristes, poètes et autres troubadours de l’imaginaire !
En fait je n’en sais rien. Tout petit j’avais déjà beaucoup d’imagination. Petit j’étais souvent seul, je suppose que cela m’a incité à créer mes propres univers pour m’amuser…
Quoiqu’il en soit, je crois que l’inspiration est aussi une dynamique. Plus vous imaginez, plus vous chercher à inventer des histoires, et plus votre cerveau prend cet effort comme un réflexe.
À force, cela devient une habitude, comme un muscle qu’on travaille encore et toujours pour l’améliorer, lui donner de la souplesse, de la force, de la forme.
Avez-vous d’autres projets que des romans ?
Oui, beaucoup. Séries télé, scénarii pour le cinéma, romans fantastiques (hommage à Stephen King, Ze maître !), romans et contes pour enfants, pièces de théâtre, bref, énormément d’envies, d’idées, mais pas (encore) le temps.
Pour l’heure ma priorité est à mes romans.
C’est là que j’ai toute la liberté que j’aime. J’ai entamé une réflexion à travers mes romans, et je souhaite la poursuivre jusqu’au bout avant de commencer autre chose, que ce soit au niveau de mes thrillers ou d’Autre-Monde.
Pourquoi écrivez-vous des thrillers ?
Pour mieux nous comprendre.
Pour me rassurer probablement.
L’homme a peur de ce qu’il ne connaît pas. Notre part d’ombre est mon terrain d’exploration.
Je descends dans nos « abysses » comme disait Nietzsche, pour les scruter, et j’en remonte avec des idées pour mes romans, un moyen de mieux nous connaître. Je cartographie nos ténèbres personnelles, moins pour me confronter à mes propres limites que pour mieux appréhender ce que nous sommes, pleinement, tout au fond. Cela me rassure que de sillonner cette part de nous, sur laquelle nous nous construisons aussi.
Notre civilisation est le reflet de nos êtres, elle se bâtie tout autant sur ce que nous sommes consciemment qu’inconsciemment. J’aime ces histoires qui nous permettent de mieux discerner la part inconsciente, qui nous ouvre des perspectives nouvelles sur ce que nous sommes, qui explique les déséquilibres de notre monde.
J’ignore si cela me permettra de mieux vivre à terme, mais à coup sûr cela me rassure.
Le thriller est un prétexte pour cette exploration. Et sous couvert de divertissement policier, j’aime entraîner mon lecteur dans mes réflexions.
Au fond, c’est cela qui explique un certain succès, je pense.
Nous nous retrouvons dans cette quête, à travers le plaisir d’une intrigue qui titille notre curiosité, nous descendons dans nos abysses personnelles, pour les sonder, pour apprendre à les connaître, il y a là dedans, dans ce jeu à se faire peur, quelque chose de rassurant. Cette lumière que l’on vient braquer sur une part d’ombre qu’on devine en temps normal, mais que cette fois nous venons confronter avec nos fantasmes, nos pulsions, notre voyeurisme…etc.
Lire un bon thriller, c’est une exploration. Le roman est votre navire, votre inconscient est votre océan, et votre part d’ombre : votre terre à découvrir.
Ainsi, chacun de mes romans appelle le suivant. Dans la thématique, dans la réflexion autour de cette exploration… Si chaque histoire est différente, si je passe d’une trilogie à un cycle puis à un roman seul, peu importe, c’est le récit ou un thème sous jacent qui dicte cet assemblage, mais derrière tout cela, existe une dimension globalisante, une réflexion générique dont chaque cycle n’est qu’une ramification.
Et puis, il faut le dire, la structure narrative du thriller est un vrai délice pour le romancier. Complexe, ne souffrant aucune approximation, un mauvais équilibre et c’est un roman raté, le thriller, pour peu qu’on le prenne au sérieux, exige qu’on recommence à chaque fois tout le travail accompli précédemment. Chaque histoire demande sa structure, vous ne pouvez calquer la précédente à la nouvelle sans obtenir un ressassé indigne.
Ainsi, il y a une exigence de remise en question à chaque roman qui n’autorise pas la routine. J’aime ce nouveau défi que représente un nouveau roman. J’ai à chaque fois l’impression de faire quelque chose de différent, de nouveau, même si thématiquement je poursuis le travail commencé dans le ou les romans précédents.
Et cela, pour un romancier, c’est un pur bonheur, parfois un peu angoissant, mais sans le piquant du stress, peut-on donner vie à une bonne histoire ?
Combien de temps mettez-vous pour écrire un roman ?
La période de préparation/documentation est impossible à quantifier. Elle s’opère pendant plusieurs années, pendant que j’écris d’autres romans, le midi, le soir, dès que j’ai un peu de temps, je lis, je prends des notes, je réfléchis à telle ou telle histoire, je la fais mûrir… Et plus le temps passe, plus je sens que tel ou tel projet est prêt. Ainsi, lorsque je me consacre à plein temps à un nouveau roman, son histoire et les raisons qui me poussent à l’écrire sont déjà disséquées et maturées.
Commence alors une période de documentation dans le détail. Je reprends toutes mes notes, mes essais et articles sur le ou les sujets qui m’intéressent et j’entre pleinement dans mon récit. Je voyage sur les lieux si nécessaire, je fouille ma documentation, je l’absorbe, et peu à peu, le plan du roman se dessine, tout comme les personnages.
Souvent le plus difficile est de trouver les lieux qui serviront au mieux l’intrigue, mais avec un peu de patience et de curiosité, ça vient toujours.
Cette étape prend en général un à deux mois.
Puis l’écriture même prend quatre à cinq mois. En tout et pour tout, je consacre environ sept à huit mois sur un thriller une fois que j’ai décidé de m’y consacrer pleinement.
Sur une année type, cela me laisse environ quatre mois de libre… pour écrire Autre-Monde !
Pourquoi avoir écrit Autre-Monde, série fantastique grand public, au milieu de vos thrillers pour adultes ?
Parce que j’en avais besoin.
J’ai découvert la lecture avec des romans de ce genre : Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, le Cycle de Tschaï de Jack Vance, Mark Twain, Jules Vernes, King…etc. C’est aussi à cause ou grâce à ces auteurs que j’ai eu envie d’écrire à mon tour lorsque j’étais adolescent.
Il me semblait naturel qu’un jour je revienne à cette forme de littérature, en tant qu’auteur. Cela me trottait dans le crâne depuis un moment déjà, mais je m’interdisais d’y travailler. Je voulais d’abord finir ma réflexion avec mes thrillers. Après un moment, j’ai réalisé que cette réflexion allait me prendre encore un bon moment.
Et mon désir d’écrire des histoires d’aventure me taraudait encore et encore.
Depuis que j’ai dix-sept ans, je prépare une saga d’Héroïc-fantasy très adulte, plutôt sombre. Je prends des notes, je dessine des cartes, je retravaille la chronologie… A la fac, j’avais même débuté une formation de cartographie et de géologie pour me permettre de créer mon monde avec un maximum de cohérence ! Dix sept ans plus tard, je ne suis toujours pas prêt pour cette fresque monstrueuse. Je crois que c’est un caprice, mais il est tellement fort que j’y viendrai un jour, même si je sais que le style très descriptif risquera de ne pas plaire à beaucoup… Ce sera mon œuvre de référence, mon rêve d’écrivain.
Du coup, lorsque le désir d’écrire un roman d’aventure est devenu trop présent pour que je puisse l’ignorer, j’ai repensé à cette fresque. N’étant pas prêt pour la rédiger, j’ai décidé d’en reprendre un bout que j’avais laissé tombé faute de cohérence avec l’histoire principale : l’idée d’un affrontement entre adultes et enfants.
Rien ne m’obligeait à une écriture lente et rébarbative, non plus à la situer dans un monde imaginaire si fouillé qu’il en deviendrait crédible, je pouvais très bien la placer sur notre planète !
Autre-Monde est né ainsi, progressivement, entre deux thrillers.
J’ai rédigé les plans de ce qui devait être une trilogie.
L’année suivante, entre deux autres thrillers, j’ai écrit le tome 1. C’est au cours de sa rédaction, que j’ai compris que je ne pouvais tout faire en trois volumes. Trop d’informations, trop d’histoires, trop complexe. Surtout qu’au tout départ je pensais écrire des livres pour enfants ! Après cent pages, j’ai compris qu’il n’en était rien, j’écrivais pour tout le monde. Le jeune rêvant à un monde imaginaire, ou l’adulte ayant conservé une part d’enfant en lui, tout autant que pour celui qui rêvait de replonger dans son adolescence.
J’ai donc retiré une bonne partie des informations et péripéties du tome 1 pour ne garder que l’essentiel : la présentation de cet Autre-Monde. Et en redécoupant la saga, en redéfinissant ce qui devait être dans chaque tome, c’est ainsi que la trilogie est devenu une heptalogie (7 tomes).
Depuis, entre deux thrillers, je me prends quelques mois (en général quatre) pour écrire un nouveau tome. Tout étant déjà scénarisé dans le détail, c’est assez rapide à faire ! D’autant qu’il n’y a aucune documentation lourde à gérer, contrairement aux thrillers, ce n’est que de l’imagination !
Autre-Monde, c’est un peu ma récréation, un moyen de retourner aux sources, de m’amuser, de créer sans contrainte.
Bien que ce soit un bonheur énorme que de les écrire, je ne pourrais pas faire que cela, j’ai aussi besoin des thrillers, c’est un autre travail, et cet ensemble, aujourd’hui, m’équilibre.
Vos livres vont-ils être adaptés au cinéma ?
Pas pour l’heure.
Les droits cinéma de mes romans sont libres, donc cela signifie qu’aucun film n’est en projet.
Mon travail consiste à écrire des romans, je ne suis pas agent, je n’ai donc pas le temps ni le talent pour démarcher les producteurs. A vrai dire, je les crois (je les espère) assez alertes pour s’intéresser d’eux-mêmes aux livres qui sortent. Donc s’il n’y a jamais eu de discussions concrètes c’est que mes romans ne sont pas intéressants pour eux, en tout cas pour l’heure.
La vie, les modes, tout cela évolue, donc peut-être qu’un jour ce sera le cas. Nous verrons bien.
À chacun son métier !
Peut-on vous envoyer un manuscrit pour avoir votre avis ?
Hélas non.
Pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, je n’ai pas beaucoup de temps libre, je risque de le perdre dans un coin de mon bureau et de retomber dessus un an plus tard, entre deux romans rédigés, et ce sera un peu tard pour vous !
De plus, si j'accepte pour l'un, pourquoi pas pour l'autre, et ainsi je vais vite crouler sous les textes… Si bien qu'il me sera impossible de m'y intéresser convenablement à moins d'y consacrer tout mon temps, donc devenir éditeur et non plus auteur !
Mais surtout, pour des questions de droit d’auteur ! En effet, imaginez que je lise un de vos manuscrits, et que trois ans plus tard j’écrive une scène qui me serait inconsciemment inspirée par l’une de vos pages, vous seriez en droit de m’en vouloir, même si c’est involontaire de ma part !
Donc je ne peux accepter ni nouvelle ni roman sous forme de manuscrit, je vous en présente toutes mes excuses.
Peut-on vous écrire ?
Vous pouvez m’écrire à l’adresse ci-dessous :
Albin Michel
À l’attention de Maxime Chattam
22 rue Huyghens.
75014 Paris
France.
N’oubliez pas d’y joindre une enveloppe pré-timbrée avec (surtout votre propre adresse, si c’est pour un marque page dédicacé ou toute autre demande de ce type. Sans votre adresse, je ne peux vous répondre !
Existe-t-il un espace sur Internet où vous vous rendez souvent pour qu’on puisse discuter avec vous ?
Oui. Sur le site des « Chattamistes ».
Je viens dès que possible pour lire sur le forum ce qui s’écrit et je réponds autant que possible aux questions qui me concernent.
Sinon sur Twitter ou vous êtes sûr de me joindre en général rapidement, et Facebook (cliquez sur l'onglet CONTACTS à droite pour tous les détails.)
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